Iiris Sjöblad

« Ma force, c'est de créer quelque chose d'exceptionnel à partir de rien, proclame la cinéaste et photographe finlandaise Iiris Sjöblad. Je vois la beauté partout où je vais et pour moi, le but est plus de la capturer que de la poursuivre. »

Des portraits et paysages aux documentaires et projets commerciaux, Iiris s'intéresse à un éventail de disciplines photographiques. « Le genre n'a pas d'importance si je peux utiliser ma propre voix, dit-elle. J'ai toujours aimé réaliser des prises de vue documentaires parce que la "réalité" me fascine. Après être devenue professionnelle, j'ai appris à quel point il était difficile de créer un moment "authentique" pour une prise de vue commerciale, mais ce genre de défi me passionne. »

Iiris envisage également d'orienter son objectif vers le ciel, dans l'espoir d'expérimenter l'astrophotographie. « L'espace m'inspire, confie-t-elle. Je rêve de photographier les planètes, la Lune et les étoiles avec des téléobjectifs. Je n'ai jamais filmé d'aurores boréales, je l'ai cependant noté sur ma liste de choses à faire ! »

Basée à Helsinki, en Finlande, Iiris a plus d'opportunités que quiconque de cocher ce défi particulier sur sa liste de souhaits. En outre, toujours selon ses dires, cet endroit l'inspire depuis qu'elle est adolescente. C'est là qu'elle a évolué, passant de la prise de photos d'amis lors de fêtes avec son premier appareil photo, un Canon EOS 600D, à l'exploration de la nature et des rues vides. « Il y a quelque chose de magique à se promener dans les forêts ou en ville quand tout le monde dort encore, et avec mes photos, c'est comme si je capturais ce sentiment », indique-t-elle.

Les images d'Iiris ont un charme fantaisiste et un rendu éthéré ; elles sont comme teintées de magie. « Je veux montrer comment je vis les couleurs vives, puis les moments les plus sombres, comme si je voyais le monde avec des lunettes roses et explorais les profondeurs obscures de différentes émotions, explique-t-elle. Pour moi, chaque prise de vue a sa propre magie et je suis toujours surprise par l'atmosphère qui peut en ressortir. »

Iiris n'a jamais suivi de formation en photographie, choisissant plutôt une voie plus pratique en rejoignant une société de production de photographie commerciale pendant deux ans avant de démarrer son activité. « Quitter mon travail et devenir photographe et cinéaste indépendante a été une étape importante pour moi, confie-t-elle. J'avais très peur au début, mais finalement, cela s'est avéré encore mieux que ce à quoi je m'attendais. »

Après avoir travaillé pour de nombreux clients de renom, notamment l'association caritative mondiale pour l'enfance Plan International et Helsingin Sanomat, le plus grand quotidien finlandais, Iiris, comme de nombreux photographes, sait qu'elle doit faire évoluer son style constamment. Selon ses dires, elle y parvient en permettant à son style de vie d'influencer ses décisions créatives. « Par exemple, j'ai récemment adouci les objectifs avec des filtres Pro-Mist parce que la vie m'a semblé plus douce après avoir eu mon premier enfant, explique-t-elle. J'ai commencé à utiliser une lumière plus chaude parce que quand on a un enfant, notre vie change, tout comme la façon dont on perçoit la réalité. D'une manière ou d'une autre, je pense que mon style va toujours de pair avec ma vie et j'en suis heureuse, car cela signifie qu'il continuera à évoluer, au lieu de rester bloqué et de devenir obsolète.

« Le principe de la vie est d'évoluer, comme pour notre style ! »

Quand et comment avez-vous commencé à expérimenter la photographie ?

« Ma mère m'a offert un Canon 600D pour Noël en 2005. J'ai commencé par les selfies et j'ai beaucoup utilisé le retardateur. J'ai retouché les photos de nombreuses manières imaginatives et surréalistes, de sorte qu'il était difficile de me reconnaître dessus. Dernièrement, j'ai repensé à ces selfies : ils étaient un excellent outil d'expression de soi pendant cette période d'angoisse difficile, et m'ont vraiment aidée lorsque j'étais adolescente. C'était surtout la première fois que je trouvais ma voix en tant que photographe. »

Dans quelle mesure pensez-vous que votre processus de création a changé au fil du temps ?

« Au début, je n'utilisais pas de moodboards ou de cartes mentales, je visualisais simplement tout dans ma tête avant de prendre des photos. Désormais, je pense que la planification est aussi importante que la prise de vue elle-même. J'ai appris cela en faisant de nombreuses erreurs en cours de route. »

Selon vous, que faut-il pour qu'une scène vaille la peine d'être photographiée ?

« Lorsque je prends des photos, je suis dans un espace-temps différent. J'essaie d'oublier tout ce qui est banal et de me concentrer sur le sujet. Lorsque je prends la photo, je veux m'assurer que la lumière est belle ou intéressante, et le cadrage est très important pour moi. Même s'il n'y a qu'une lumière tamisée, avec une bonne composition, on peut faire parler l'image. Il s'agit de combiner la composition et l'éclairage avec un sujet intéressant. »

Quels sont les principaux défis du secteur auxquels vous avez été confrontée ?

« La tarification est toujours difficile, car le secteur évolue constamment. Le budget est parfois serré, mais le sujet en lui-même est intéressant, et parfois c'est l'inverse. Il est donc souvent difficile de choisir les projets qui correspondent vraiment à votre style de vie. Je pense que le défi est de prendre soin de son propre bien-être et de ses finances, tout en essayant de rester ouvert à de nouvelles façons de faire les choses. »

« Quand je repense au début de ma carrière, j'aurais aimé savoir qu'apprendre de ses erreurs fait partie intégrante du processus d'apprentissage, et qu'il ne faut pas prendre les choses trop au sérieux. J'ai découvert que parfois les choses peuvent devenir plus difficiles juste avant de réaliser une sorte de percée, que ce soit dans le domaine matériel ou métaphysique. Si je vis ma vie de manière à me maintenir en bonne santé physique et mentale, ma créativité n'a pas de limites. Je souhaite simplement rester ouverte et curieuse et j'espère que ma curiosité pour le métier m'amènera à faire les bons choix. »

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