En voyant des photographes documentaires illustrer l'épidémie de COVID-19 en Italie, Camilla Ferrari a réfléchi à la meilleure façon de digérer cette période. « Ma mission était tout autre, dit-elle. Nous étions tous bloqués à la maison. Que pouvions-nous y faire ? J'ai décidé de me concentrer là-dessus, de prendre possession de ma maison et d'apprivoiser ces quatre murs qui allaient m'accompagner durant ces longues semaines. »
À gauche : « Le soleil se couchait, raconte Camilla. Alors que j'ouvrais la fenêtre pour la nettoyer (une tâche que je repoussais depuis trop longtemps), un rayon de soleil a frappé la vitre et m'a illuminé le visage. Je ne voyais rien du tout l'espace d'un instant. Quand j'ai regardé à nouveau, j'ai pu voir le paysage urbain à l'extérieur, avec des oiseaux qui survolaient le bâtiment et le soleil qui disparaissait derrière eux. Cette fenêtre est devenue un portail. » Photo prise avec un Canon EOS R équipé d'un objectif Canon RF 24-105mm F4L IS USM à 43 mm, 1/1000 s, f/10 et ISO 100. © Camilla Ferrari
À droite : Hadès, le poisson de compagnie de Camilla, un poisson rouge télescope. « Lorsque je me suis approchée de l'aquarium, Hadès était très agité et a commencé à danser avec ses nageoires, en créant des formes et des mouvements fascinants », raconte-t-elle. Photo prise avec un Canon EOS R équipé d'un objectif Canon RF 35mm F1.8 MACRO IS STM à 1/100 s, f/1,8 et ISO 12800. © Camilla Ferrari
« L'objectif de mon travail consiste à créer un espace de silence », explique l'artiste visuelle Camilla Ferrari. Dans un monde où les visuels sont si souvent conçus pour interpeller, les prise de vue de Camilla sortent du lot en faisant le contraire. « J'aime que mon travail fasse naître une atmosphère, de sorte que lorsque vous le regardez, l'important n'est pas ce qui se passe dans l'image, mais plutôt l'espace qu'elle crée autour de vous. Dans l'idéal, j'aimerais que les gens regardent mon travail parce qu'ils ont besoin de paix et de calme. »
Basée à Milan, en Italie, Camilla est célèbre pour ses diptyques emblématiques qui associent des images fixes et des vidéos verticales. Son travail s'articule notamment autour de sujets peu traités, comme la poésie du quotidien et les relations entre les gens et leur environnement. « Les petites choses du quotidien, l'importance des petits gestes, le rapport entre le réel et l'irréel, explique-t-elle. J'utilise la photographie comme un support, comme une entrée dans ce monde de perception très subjectif. »